Depuis LES CABANNES jusqu’en RUSSIE, avec NAPOLÉON
« J’ai tiré la plupart de mes généraux de la boue. Partout où j’ai trouvé le talent et le courage, je l’ai élevé et mis à sa place car mon principe était de tenir la carrière ouverte aux talents. » (Napoléon Bonaparte)
François-Bazile AZEMAR est né à Les Cabannes (Tarn), le ler janvier 1766, il est le fils d’Antoine AZEMAR, tanneur, et de demoiselle Anne PORTES ; il s’enrôle à 17 ans dans l’armée de Louis XVI, dans le régiment du Vivarais (infanterie), le 2 mars 1783. Sans instruction, il n’a aucun espoir de promotion, alors il quitte l’armée royale.
Il reprend du service sous la République dans les bataillons de volontaires et est élu capitaine en 1791. Sa valeur reconnue le fait rapidement monter en grade, il se retrouve capitaine dans le troisième bataillon de volontaires nationaux de l’Oise, le 18 septembre 1791. En effet, pour lutter contre la coalition Anglaise, Autrichienne, Prussienne et Espagnole, il faut une stratégie nouvelle et aussi des hommes nouveaux. Ceux-ci sortent des bataillons de volontaires de 1791, CARNOT leur donne toute sa confiance et les met à la tête des armées de la République.
François-Basile AZEMAR rejoint l’armée du Nord, où il est nommé lieutenant-colonel le 1er novembre 1792 et chef de brigade sur le champ de bataille le 27 août 1793. En 1796 il passe à l’armée des Côtes de l’Océan.

Uniforme de colone

Uniforme de général

La Grande Armée

Signature de F-B. AZEMAR
rançois-Basile AZEMAR va contribuer à l’indépendance de l’Irlande en 1798.
Les Irlandais ont lancé en juin 1798 un appel au Directoire, qui est entendu par la jeune République française. AZEMAR fait partie de l’expédition secrète embarquée sur 3 frégates à Rochefort, la « Franchise », la « Médée » et la « Concorde », sous le commandement de A.D. SAVARY, qui déjoue la surveillance anglaise. 1 000 soldats français débarquent sous les ordres du général HUMBERT. Pour ses actions d’éclat sur le champ de bataille de Castlebar, restée célèbre par la déroute de 6 000 Anglais appelée « la course de Castelbar », HUMBERT nomme AZEMAR chef de brigade (colonel), le 27/08/1798. L’opération d’Irlande se soldera néanmoins par un échec, AZEMAR est fait prisonnier de guerre le 9 septembre 1798 et est renvoyé sur parole le 23 novembre 1798.

Le Directoire l’envoie ensuite dans le Tarn comme chef du contingent des conscrits le 28 floréal an VII, puis juge-commissaire au tribunal spécial en 1802. Il est ensuite chef du Ier dépôt colonial à Dunkerque, puis il sert dans les armées napoléoniennes en 1804 (chef de bataillon au 9ème régiment d’infanterie de ligne); il est en Italie en 1805, puis à la Grande Armée (1806-1807).
Major du 64ème de ligne en 1809, il commande alors 3 bataillons (540 soldats) ; sa conduite est exemplaire à Wagram les 5 et 6 juillet 1809. Il devient ensuite colonel du 150ème régiment d’infanterie de ligne à sa création le 16 août 1813 et, le 29 du même mois, est promu général de brigade, commandant la 16ème division d’infanterie au 5ème corps de la Grande Armée. La devise de ce régiment est : »Avec le fer quand le feu manque ». Il ne servira à ce poste que 15 jours !
La campagne d’Allemagne (1813)
Depuis Moscou Napoléon retraite avec la Grande Armée. Malgré les dernières forces jetées dans la bataille et les jeunes troupes que sont les « Marie-Louise » (300 000 hommes) la fin est inéluctable. Les premières victoires de Lützen et de Bautzen donnent un moment le change mais les défaites infligées aux maréchaux montrent la faiblesse de la stratégie impériale.François-Basile AZEMAR fait partie du Vème corps d’armée du général LAURISTON, de retour de Russie.
Charles XIV de SUEDE, l’ancien maréchal BERNADOTTE, repousse les armées françaises de NEY et OUDINOT lors des batailles de Gross-Beeren (23/08/1813) et Dennwitz (06/09/1813, à 60 km sud-sud- ouest Berlin). Le 13 septembre 1813 l’armée napoléonienne est accrochée par les troupes russes commandées par les généraux français émigrés LANGERON et ST PRIEST, devant le village saxon de Gross-Drebnitz (l’un des combats avant la « bataille des nations » à Leipzig). C’est dans ce village que François-Basile AZEMAR trouve une mort glorieuse, à 47 ans, atteint par un boulet en pleine tête, avant de connaître sa nomination au grade de général.
François-Basile AZEMAR a été nommé membre de la Légion d’honneur le 14 juin 1804 et officier du même ordre le Ier août 1813.
Sources :
– Le débarquement aux iles Britanniques ; E.PESBRIERE . 1901 Librairie militaire Chapelot
– Les généraux morts pour la patrie. Noël CHARAVAY 1908