
Ce puits, remarquable par sa profondeur hors du commun, 113 m, a été étudié par la Société des Amis du Vieux Cordes (Alain Manuel). Aucun document concernant le creusement du puits n’a été trouvé. Cependant, il est logique de penser qu’il a été creusé lors de la construction de la citadelle, pour éviter le sort d’autres places fortes tombées par manqued’eau.
Passé les périodes de trouble, pour éviter que le puits ne serve de décharge publique, il a été fermé en 1647. En 1951, il fut exploré par deux Cordais qui ont trouvé son fond encombré de déblais à -86 m. Les travaux de désobstruction ont été entrepris de 1954 à 1960, remontant 1.000 bennes de gravats. Dans le fond, une pompe fut utilisée pour permettre de travailler sous le niveau de la nappe phréatique et atteindre le fond dallé du puits (- 113,5 m). La nappe phréatique, dont le niveau évoluerait peu, se trouvait vers 101. On ne sait pas comment les puisatiers ont pu aller 12 m plus bas et daller le fond du puits dont le diamètre varie de 1,8 à 2,4 m. Sans doute, ce dallage a-t-il été fait après une saison particulièrement sèche ; ou encore, la faiblesse du débit du puits permettait-elle d’en abaisser le niveau, en remontant des bidons d’eau le plus rapidement possible ; mais la profondeur du puits devait grever cette rapidité.
Une jeune société toulousaine, VorteX-io (site web ttps://www.vortex-io.fr), est venue à Cordes ; dirigée par Guillaume Valladeau (CEO Ingénieur de formation, spécialisé en océanographie et validation des données altimétriques à
partir de mesures in-situ depuis 15 ans) et Jean-Christophe Poisson (CTO Expert en traitement du signal depuis 12 ans, concepteur et développeur de systèmes de télédétection pour l’hydrologie).
Elle propose un service de suivi des paramètres hydrologiques à partir d’une gamme d’instruments compacts et peu coûteux, dérivés de l’altimétrie satellitaire, une technologie spatiale dédiée à la mesure précise de la hauteur de la surface de la mer. Elle travaille pour l’agence Spatiale Française (CNES), ainsi que pour EDF, afin de développer de nouvelles solutions de mesures des systèmes hydrologiques.
Dans ce contexte, il lui était nécessaire de tester une nouvelle génération d’instrument sur des profondeurs allant de 100 à 200m de profondeur. Le puits de Cordes sur Ciel était un lieu idéal pour une telle expérimentation. (Pour information, le puits de la halle de Cordes sur Ciel est le 4ème grand puits le plus profond de France : 113.47 m).
VorteX.io a validé ce week-end du 7 mars 2020 sa nouvelle solution de micro-station longue portée par télédétection afin d’étendre ses services de mesures de hauteur d’eau avec une précision centimétrique aux grands ouvrages hydrauliques.
La micro-station longue portée vorteX.io a mesuré la surface de l’eau à 102.73 m du haut du puits, soit une hauteur de la colonne d’eau de 10.74 m. Par ailleurs, si la ville est intéressée, elle peut réaliser différentes mesures de hauteurs de surface de l’eau dans le puits au cours de l’année et établir les corrélations avec les niveaux des cours d’eau voisins, ceci afin de confirmer les connexions hydrologiques entre les différents réseaux aériens et/ou souterrains.
A suivre.